Grammaire et linguistique : les grammaires descriptives



Comme discipline générale vouée à la description des langues, la grammaire - aujourd’hui synonyme de linguistique - se présente comme un ensemble mixte d’observations, de procédures de découvertes et de généralisations. Selon leur objet spécifique, on distingue quatre branches ou types de grammaires :

• la grammaire synchronique (ou descriptive) qui décrit un état donné d’une langue, qu’il soit contemporain ou ancien (1.2.4) ;

• la grammaire diachronique (ou historique) qui étudie les différentes étapes de l’évolution d’une langue et qui, sous sa forme idéale, étudie les rapports entre ses états successifs (1.2.4) ;

• la grammaire comparée qui confronte deux ou plusieurs langues dans un ou plusieurs domaines pour établir entre elles des différences et des ressemblances typologiques, voire des parentés génétiques (p. ex. entre les langues romanes) ;

• la grammaire générale qui, à partir des données fournies par les trois autres types de grammaires, se propose de dégager les règles générales qui président à l’économie et au fonctionnement du langage humain.

Une grammaire descriptive est un modèle théorique qui se propose de décrire de façon explicite la grammaire-système, par définition implicite, d’une langue. D’où l’adjonction fréquente au mot grammaire de qualificatifs qui évoquent les courants théoriques particuliers dont s’inspirent les descriptions grammaticales : distributionnelle, fonctionnelle, structurale, transformationnelle, etc.

Remarque. — Au cours des quarante dernières années, les connaissances empiriques sur le langage et sur les langues se sont accumulées, alors que se développaient et se complexifiaient les appareils descriptifs. A chaque stade de cette histoire correspondent des courants de pensée, des théories et des écoles: Cercle de Prague, distributionnalisme, fonctionnalisme, générativisme, linguistique de renonciation, pragmatique, linguistique cognitive, etc.

Bibliographie. — C. Fuchs, P. Le Goffic, Les linguistiques contemporaines. Repères théoriques, Hachette, 1992.

Grammaires partielles et grammaires globales

Les grammaires se distinguent également par l’étendue du domaine qu’elles couvrent. Les grammaires scolaires et les grammaires dites « traditionnelles » se limitaient encore récemment au couplage d’une morphologie (étude des mots, de leur structure interne et des variations de leur forme) et d’une syntaxe (étude des parties du discours et de leurs combinaisons dans les phrases).

Les grammaires au sens étroit sont parfois réduites, sur le modèle des anciennes grammaires latines, à une morphosyntaxe qui n’étudie que les variations formelles des mots conditionnées par des processus syntaxiques(flexions). Les différents modes de construction des mots(dérivation et composition) relèvent alors de l’étude du lexique. Quant à l’absence d’une composante phonétique / phonologique (3.5.1), elle s’explique par l’intérêt longtemps porté aux seuls aspects écrits des langues.

Les travaux des linguistes générativistes ont popularisé une conception plus ambitieuse du domaine et des objectifs de la grammaire. Il s’agit de grammaires au sens large ou grammaires globales décrivant l’ensemble des principes d’organisation et de fonctionnement de la langue, c’est-à-dire le complexe d’aptitudes qu’un locuteur active inconsciemment lorsqu’il produit ou interprète des énoncés. Ce qui inclut, outre une morphosyntaxe, un modèle des connaissances phonologiques, sémantiques et même pragmatiques des locuteurs - toutes connaissances dont la conjonction et l’interaction constituent la compétence langagière (3.1) des sujets parlants.

Bibliographie. — M. Chomsky, 1957, p. 15–19; 1966, p. 126–128.


Дата добавления: 2019-09-13; просмотров: 279; Мы поможем в написании вашей работы!

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