L’alcool, le tabac et les drogues



Boire en soirée, fumer un pétard, apparaissent aux yeux des adolescents comme des éléments banals pour s’amuser. Les risques d’excès et de dérives ne sont parfois pas loin, mais le sujet reste délicat à aborder pour les parents qui n’y assistent pas directement.

La situation dérape quand on boit pour se saouler à en être malade, et le jeune prend la voiture en état d’ébriété. On parle aujourd'hui de "binge drinking", ce comportement venant des pays anglo-saxons.

A la longue, le jeune risque de se "désocialiser", d'avoir une vie marginalisée. Les parents et les proches ne doivent pas avoir peur d'aborder le sujet avec l'adolescent et l'inciter à se faire aider pour sortir de cette situation. Bien entendu, les chances de succès d'une prise en charge augmentent, si le jeune lui-même décide d'aller consulter. Mais il ne faut attendre ce "déclic" pour commencer à agir...

Agressivit é et violence

La transformation physique et physiologique que vit l'adolescent s'accompagne aussi d'une prise de conscience de son identité sexuelle et de pulsions agressives. Celles-ci s'exercent notamment vis-à-vis des parents ; l'adolescent prend de la distance par rapport à eux, de même que par rapport au modèle qu'ils représentent et proposent. C'est souvent le moment d'une rupture de la communication qu'il faut gérer avec beaucoup d'amour et de patience. Les parents doivent en effet comprendre que l'enfant a besoin de cette distance pour tracer son propre chemin ; il a besoin de prendre position "contre" pour se débarrasser de l'image que ses parents ont projetée sur lui et et se définir personnellement. Mais cette agressivité, quel que soit l'objet vis-à-vis duquel elle s'exerce, doit rester dans des limites socialement acceptables. Les dérapages sont le signe d'une perte - ou d'une inexistence - de repères. Car ces pulsions agressives se manifestent également à l'extérieur de la sphère familiale. Elles s'exercent vis-à-vis des éducateurs, professeurs, représentants de l'autorité, et aussi de plus en plus souvent vis-à-vis des autres jeunes. Qu'elles soient d'ordre sexuel ou non, ces violences témoignent d'une sortie de route. Le travail thérapeutique aura alors pour objectif central de rétablir une réalité conforme à une vie en société, c'est-à-dire des repères, des limites, un ensemble de droits et de devoirs, autant d'apprentissages souvent absents de l'éducation du jeune. On comprend aisément combien, dans ce cas précis, l'acceptation du thérapeute par l'adolescent constitue un facteur essentiel de réussite. Toute volonté parentale d'imposer une thérapie se solde d'ailleurs la plupart du temps par un échec.

D épression, désir de mort

Après les accidents de la route, le suicide est la deuxième cause de mortalité des adolescents. Selon les résultats d'une enquête de l'Inserm, réalisée auprès de jeunes des collèges âgées de 11 à 19 ans, 1 jeune sur 4 a des idées suicidaires, 9% pensent souvent au suicide, et 6% font une tentative. Chaque année, 40.000 ados entre 15 et 24 ans font une tentative de suicide et 1000 d'entre eux en meurent. Ce chiffre a doublé en 20 ans. La prise en charge des adolescents suicidaires constitue une difficulté majeure. Si, parmi eux, 5 à 6% seulement présentent des troubles psychologiques sévères et doivent bien évidemment être pris en charge, il faut aussi s'occuper des autres : ceux qui ne font pas de bruit, qui travaillent bien à l'école, qui n'ont pas de copains "mauvais genre" ou pas de copains du tout.

D'abord, il faut conserver à l'esprit que le désir de mort témoigne avant tout d'un désir de vivre autrement. Sans revenir sur les transformations physiques et psychiques qui caractérisent l'adolescence, on peut dire que ce désir traduit la difficulté de passer à l'âge adulte, la difficulté qu'il y a à assumer à la fois la discontinuité et la rupture. On a d'ailleurs très justement dit à ce propos que "l'adolescence est une période de "dé-liaison" dangeureuse". Lorsque les mécanismes de défense font défaut, lorsque l'adolescent ne recourt ni à la rêverie, ni à la mentalisation, lorsqu'il ressent une profonde impression d'abandon, alors le passage à l'acte peut survenir. C'est bien évidemment avant ce passage à l'acte qu'il faut intervenir pour construire ou consolider avec l'adolescent la passerelle qui va lui permettre de franchir l'abîme entre deux univers. Le thérapeute va donc accompagner le changement de vie, éclairer les obstacles sur la route, aider le jeune à les reconnaître et à les considérer comme des étapes plutôt que comme des cul-de sac. Il va affermir le pas de l'adolescent sur ce chemin caillouteux. Il va mettre l'accent sur les capacités du jeune homme ou de la jeune fille, sur ses ressources encore inexploitées, sur ses apprentissages... Autant d'atouts qui vont transformer les abîmes en tremplins.

Conduites addictives

Tabagisme, consommation excessive d'alcool, drogue... Le domaine des conduites addictives est par excellence celui dans lequel la réussite de la démarche thérapeutique tient à une forte motivation de l'adolescent. Si celle-ci est clairement exprimée, alors la partie est gagnée. Si elle ne l'est pas, une rencontre initiale avec le thérapeute peut permettre d'aider à l'émergence de cette expression. Il sera alors relativement facile de faire prendre conscience à l'adolescent du respect qu'il se doit et qu'il doit aux autres. Bien sûr, on se dit que ce n'est pas toujours facile lorsqu'on est à l'âge auquel on se sent immortel, où l'on bouscule les limites, où l'on multiplie les expériences, parfois jusqu'à l'outrance. Pourtant, en hypnose, la démarche thérapeutique a ceci de particulier qu'elle défait aisément ces illusions. Elle fait tomber les masques, déjoue les faux-semblants. Elle démontre à l'adolescent que les comportements addictifs existent la plupart du temps pour faire comme les autres, pour se donner une contenance, pour être incorporé à un groupe, par défi... et qu'ils ne témoignent absolument pas de la personnalité réelle, profonde et unique de l'individu. En état hypnotique, on souligne comme au feutre rouge combien toute dépendance constitue une limite, un étouffement, un esclavage. Autant de notions qui vont à l'encontre de l'idée de liberté et d'authenticité, si chère à l'adolescent. La prise de conscience de cette réalité simple fera qu'il va souvent privilégier celle-ci au détriment de celles-là.

La schizophrénie

Cette maladie est fréquente, concernant en France environ 600 000 personnes. Elle se déclare souvent chez le jeune adulte, à la sortie de l’adolescence, au moment où l’on finit ses études et on envisage son avenir professionnel. La vie quotidienne devient difficile pour une personne schizophrénique, le rapport aux autres, prendre des décisions, contrôler ses émotions.

Les symptômes de la schizophrénie se définissent par des hallucinations, des voix dans la tête, des accès de paranoïa, des troubles de la cohérence du langage et du raisonnement. Des signes plus diffus sont la démotivation, le repli sur soi, des troubles psychomoteurs.

Les causes de la schizophrénie sont difficiles à déterminer de façon tranchée. Il y aurait une part de génétique et un rôle de l’environnement familial. A noter qu'une consommation de hashish pourrait "accélérer" la survenue de cette maladie.

Nos conseils

Voici quelques indicateurs à prendre en compte :

Un repli anormal sur soi, pas de sortie, pas d’ami,

Une chute durable des résultats scolaires et un absentéisme,

Une profonde et constante dévalorisation de soi,

Des accès violents, des fugues,

Des problèmes d'argent (peut-être liés à l'achat de drogues),

Une perte de poids rapide et importante, surtout chez les adolescentes.

 

4. Quels comportements les parents doivent-ils avoir vis-à-vis d’un adolescent en crise ?

Les parents doivent éviter de laisser faire même s'ils sont tentés d'éviter ainsi désaccords et conflits : l'adolescent peut en effet interpréter le laxisme de ses parents comme du rejet ou de l'indifférence. Les parents doivent rappeler à l'adolescent le respect des règles qu'ils ont fixées. L'adolescent sera alors rassuré et verra dans ce rappel des règles une marque de l'attachement de ses parents à son égard. Les parents doivent à la fois instaurer un dialogue, avoir de l'authenticité et être en confiance avec l'adolescent. Dans certains cas les parents peuvent avoir recours à un spécialiste pour essayer de faire ouvrir les yeux de l'adolescent sur la situation qui pose problème.

 

Bibliographie:

1. Collectif, La Crise d'adolescence. Débats des psychanalystes avec des anthropologues, des écrivains, des historiens, des logiciens, des psychiatres, des pédagogues, Paris, Denoël "Espace analytique", 1984.

2. Erik Erikson, Adolescence et crise, la quête de l'identité, Paris, Champs Flammarion, 1993.

3. Michel Fize, Ne m'appelez plus jamais crise ! Parler de l'adolescence autrement, Erès, 2003.

4. Françoise Rougeul, Comprendre la crise d'adolescence : Guide pratique à l'usage des parents, Eyrolles "Pratiques", 2009.

5. www.wikipedia.org

 

 


Дата добавления: 2019-02-22; просмотров: 166; Мы поможем в написании вашей работы!

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